Des mots sur un mur
A partir de traces écrites, dessinées, effacées, barrées sur les murs de Beyrouth en octobre 2019 et dans les mois qui ont suivi, Valérie Cachard souhaite écrire un texte sonore et modulaire qui interrogera l’histoire en marche, les notions de révolte, révolution, conscience, besoin de construction d’une nouvelle mémoire, vie excessive et excès de vie, autocensure, voyeurisme inertie, éjection et souffle.
« De nombreux sociologues et historiens ont lu ce mouvement comme une manifestation dicible de la fin de la guerre civile. Ce futur mouvement de désobéissance civile qui s’est distingué par de la joie, une créativité débordante et un humour décapant. Ce fut un mouvement festif, jeune qui m’a montré que j’ai passé un cap, que je fais partie désormais d’une autre génération que celle qui bouillonne dans les rues. Au Liban chaque génération souhaite à la suivante de réussir là où elle a échoué à savoir relancer l’économie du pays, obtenir de l’eau, de l’électricité, la sécurité… C’est un mouvement dans lequel j’ai eu du mal à trouver ma place, et dans lequel j’ai été incapable de faire entendre ma voix. Je suis resté à sa périphérie, en écoute et aux aguets. J’ai été d’accord avec ce que ce mouvement exige, ai été capable de l’écrire mais pas de le dire. Je suis descendue dans la rue quand il y a eu besoin de grossir les rangs ou de bloquer les accès au parlement pour empêcher le vote d’une loi qui amnistierait les crimes écologiques et financiers des députés au pouvoir, mais n’ai pas été capable d’initiative propre et n’ai jamais repris les slogans scandés. Je n’ai pas été capable d’être en marche juste de voir et d’entendre. Et j’ai été submergée par les voix qui se sont élevées. Je les ai collectionnés pendant 3 mois. »
Valérie Cachard
Artiste et auteure, Valérie Cachard écrit des récits, Déviations et autres détours - (Tamyras, 2016), des pièces de théâtre -Matriochka ou l’art de s’évider– (Antoine, 2015) ainsi que des textes accompagnant des travaux artistiques - Nos âmes en chantier avec Saïd Baalbaki et Géographie du printemps avec François Sargologo. Parmi ses dernières créations, Avec ou sans filtre : le temps suspendu, création collective (Winnipeg, mars 2022) Victoria K, Delphine Seyrig et moi ou la petite chaise jaune, spectacle (2022), Beyrouth, la lumière, ce qui reste quand tout s’effondre, podcast documentaire en collaboration avec Alice Lefilleul, (2021), Agenda 1979, une vidéo commandée dans le cadre du festival Arsmondo organisé par l’Opéra du Rhin (2021), Paroles de femmes, Liban, création radiophonique (2020), La Table des confidences, intervention interactive pour un seul spectateur proposé au Musée Sursock (2019) et Habitats abandonnés, Archives, performance filmée réalisée avec Gregory Buchakjian (2018) exposée au Musée Sursock de Beyrouth (2018), l’Université de Californie (2019) et la Villa Empain à Bruxelles (2019) . Lauréate du prix RFI-Théâtre, du Prix du Jeune Écrivain Francophone et du prix Etel Adnan Award for Women Playwrights, co-présidente de la Commission Internationale du Théâtre Francophone depuis mai 2019, ses textes ont été lus ou joués au Liban, aux Etats Unis, en France, en République Tchèque et à Haïti.
Lecture
mer 27 sep 2023 — 19:00
RéserverDurée 45 min l Rencontre-Lecture l Liban
Places disponibles, réservation au 04 91 94 53 49
En coréalisation avec la Marelle
3€, gratuit avec le pass actoral