Emmy Ols

La Worde, la Wild et le Web

Montévidéo accueille l'artiste Emmy Ols en résidence au couvent de la Cômerie autour du projet de performance transmédia La Worde, la Wild et le Web, du 10 au 21 février 2025. 

La nuit, l’internaute Worde veille et navigue. Elle adresse une requête à sa barre de recherche : « Qui est 84trisha.ellis432 ? ». Depuis quelques heures, c'est son nouveau pseudo sur les réseaux. Worde s’est fait voler un bout d’elle-même, un fragment de son identité numérique. Qui lui a piraté son compte ? D’adresses URL en commentaires, d’images en vidéos, Worde enquête, dig avec la minutie d’une archéologue. Elle lit : « Il y a des centaines de millions, voire plusieurs milliards de bots actifs sur Internet, générant près de 60% du trafic mondial ». Alors qu’internet est désormais alimenté de créateur.ices de contenus qui se filment en dormant et que d'autres les regardent pour trouver le sommeil, les bots eux, s’auto-alimentent et colonisent activement le web 24/24h. 

 

Worde se demande « Est-ce qu’internet peut mourir ? Est-ce qu’internet est déjà mort, asphyxié par des vampires-bot qui qui ne s'anime qu’en suçant le travail des vivant.es ? Comment distinguer un programme informatique d’un.e humain.e ? Le corps d’une machine à celui d’un.e zombie ? Comment distinguer un bon d’un mauvais bot ?». 

 

Inspiré de la “Dead Internet Theory” (née sur le blog Agora Road’s Macintosh Café en 2016) La Worde, la Wild et le Web est un projet de performance transmédia ayant pour sujet principal l’aliénation réciproque machines/humain.es et pour unique moteur : l’éloge du dysfonctionnement. Cette dramaturgie du clic racontée et vécue par La Worde prend comme situation initiale la forme d’une conférence augmentée et se poursuivra en extérieur, dans l’espace public. 

 

Distribution
Emmy Ols – mise en scène, écriture, création sonore et numérique
Chloé Letemple – interprétation
To’a Serin-Tuikalepa – interprétation
Marie Gravrand – interprétation
Ema September – scénographie et costume
Fred Storup – création sonore
Antoine Beaucourt – conception lumière et régie technique
Zelda Soussan – regard extérieur et tutorat du projet dans le cadre de la Formation FAI-AR)

 

Le travail d’Emmy Ols se situe à la lisière des arts visuels et de la performance, de l’écriture, de la création sonore, audiovisuelle et numérique. Elle a présenté son travail à La Casona Roja (Lima), à Maus Habitos (Porto), au CAC Meymac, pour le festival Vidéoforme (Clermont-Ferrand), à l’Hotel Cosmos (Clermont-Ferrand), pour Les Arts en Ballade (Clermont-Ferrand) et à la Biennale Carbone 20 (Saint-Etienne). Elle a publié ses textes dans plusieurs revues : Première, Un film Infini (le travail), Des ramifications qui se tendent, En Apnée, La belle-revue et a diffusé ses créations sonores sur Duuu Radio, Canal B, Zai Zai Radio. 

 

En chœur avec ses activités artistiques, une recherche du commun et de la nécessité de se rassembler anime son quotidien. En 2018, elle co-crée avec 13 ami-x-es “somme toute”, association Clermontoise dédiée au soutien et à la diffusion de la jeune création. Elle y co-initie le cycle d’invitation « Majeur Mouillé », un festival qui valorise les recherches plastiques et théoriques étudiant les pratiques post-porn, queer et militantes.

 

À partir de 2019, elle se forme aux techniques du théâtre de l’Opprimé avec la Cie Matière Vivante. Depuis, Emmy travaille à la transmission de ces outils en collaboration avec l’association d’éducation populaire La Gousse.  Entre 2021 et 2023, elle a aussi travaillé pour l’association Sisyphe Vidéo, spécialisée dans l’audiovisuel participatif : des médias par et pour les concerné.es.

 

Elle fait actuellement partie des 14 artistes internationaux qui suivent une formation professionnelle d’art en espace public : la FAI-AR. Elle mène une recherche croisée sur les environnements médiatiques que sont nos villes-marchandes et internet. Elle examine l’impact croissant, dans l’espace privé et public, des nouvelles technologies et du corps virtuel dans notre quotidien.