Jordy Kissy Moussa

«LE LINCEUL DES ANGES» : Projet de résidence de création et exposition à Montevideo (Marseille)
par Jordy Kissy Moussa
 

De quoi notre futur sera-t-il fait ? Cette question est inhérente à la nature humaine. Avec l’accélération du progrès technologique, la mondialisation des échanges, les crises; climatique , géopolitique et économique ... les incertitudes qui pèsent sur notre futur se multiplient.
 

Ces questionnements, je les abordais déjà dans ma sa série «UTOPICUS ». Dans cette série, des personnages qui semblent par moment inanimés portent parfois des lunettes futuristes. Visiblement africains, mais affublés de cols en fraise comme en portaient les nobles et les bourgeois dans l’Europe occidentale de la Renaissance, ils brouillent les codes, interrogent les identités, questionnent la science. Cette série était pour moi une manière d’interroger le passé et le présent pour esquisser le futur : être ultra-connecté, numérisé, greffé, augmenté... est-ce encore être humain ?
 

Cette exposition sera une façon d’exprimé mes peurs ,que je souhaite désormais combattre par le biais de mon art. C’est le sens de l’exposition « LE LINCEUL DES ANGES » que je propose à Montevideo. Je veux montrer une humanité qui lutte pour son futur tout en jouant avec le feu, qui met en dangers sa progéniture , une planète à l’allure d’un linceul et qui peine a se réorganisé, écologiquement . Mais aussi une humanité , qui s’épanouit, qui crée, qui réinvente, une humanité qui place le partage et le vivre ensemble au cœur de la vie. Une humanité consciente de son histoire, de son impact sur son environnement, qui cultive l’amour et l’acceptation de l’autre.
 

Le ''LINCEUL DES ANGES'' c'est aussi un regard plongé sur les immigrations. La motivation qui anime certaines communautés à risquer leurs vies en bravant parfois le désert, la mer etc... pour une terre plus propice à leur épanouissement, cette envie de transcender leurs réalités , d'entrevoir un meilleur futur sur un sol qui n'est pas le leur.
 

La transcendance est pour moi tellement clé que j’ai fondé mon propre concept pour l’exprimer : « träncënd ». « Träncënd », c’est un déclic, c’est le fait de se dépasser, de ne pas se satisfaire de la situation dans laquelle on est. C’est le dépassement de soi-même, d’une génération, c’est le fait de refuser de se contenter de plein de choses. C’est la pratique de l’utopie.

JKM 2022